L’E-SANTE FAIT DEBAT
 L’E-santé au service des soins dans les îles de la Polynésie  française. C’est le thème abordé hier à l’occasion du troisième débat  des rencontres numériques en présence de Louis Rolland, Directeur du  CHPF, Tuterai Tumahai, Directeur de la Santé, Jean Sarda, médecin  inspecteur à la direction de la santé (service information), Patricia  Lichon, Directrice de cabinet du Ministre du développement des archipels  Louis Frébault, Régis Chang, Directeur de la CPS, Alain Veyret,  Directeur de l’Unité de développement IDATE et Moana Tatarata, Président  du Conseil d’Administration de la CPS.  “Un sujet fondamental qui a des  attentes particulières en Polynésie compte tenu de la dispersion du  territoire et des complications considérables qu’elle implique” comme  l’a rappelé Michel Paoletti (Président des Rencontres Numérique), en  introduction de la discussion. La question de fond étant de savoir ce  que la mise en place du système d’information à la santé – si elle a  bien lieu – va changer pour la totalité des habitants de la Polynésie.  Qu’est-ce changera également pour les médecins, infirmiers et  institutions hospitalières?  “Là où l’avion ne va pas, l’information  dématérialisée arrive”, c’est ce qu’a d’abord souligné Alain Veyret. «  Certes, il n’y a pas d’aéroports sur tous les archipels mais avec un  satellite, on peut avoir autant de point que l’on souhaite. Les bips  électroniques peuvent effectivement rendrent ce type de service. Il faut  rester très réaliste, on a beaucoup d’exemples qui montrent aujourd’hui  qu’avec une bande passante, même extrêmement faible, on sait envoyer  des messages numériques qui permettent de faire de la télé expertise, du  télédiagnostic à distance. Tant mieux si on les a mais on n’a pas non  plus BESOIN d’avoir un réseau de très haut débit, a-t-il modéré”. Le  tout est de savoir QUI reçoit l’information et la transmet pour être  capable d’établir un diagnostic efficace et permettre ainsi à tous les  Polynésiens d’accéder à la médecine de manière équitable. “Il n’y a pas  d’infirmiers partout, a remarqué Alain Veyret, ça veut donc dire qu’à un  moment donné, pour toucher le citoyen, on va effectivement être amené à  se réorganiser. Il faut trouver des gens, qui n’appartiendront pas  forcément au corps médical, capables de faire l’intermédiation entre le  médecin et le patient : d’amener un acte médical, que ce soit de la  téléconsultation, de la télé expertise, de la télésurveillance,  ou de  la téléassistance, à toute personne, où qu’elle se trouve. L’important  est que l’information arrive à bon port, au bon moment”. Il a notamment  pris pour exemple la valise satellitaire mise en place en Guyane pour  démontrer la réalité de telles méthodes.
L’E-santé au service des soins dans les îles de la Polynésie  française. C’est le thème abordé hier à l’occasion du troisième débat  des rencontres numériques en présence de Louis Rolland, Directeur du  CHPF, Tuterai Tumahai, Directeur de la Santé, Jean Sarda, médecin  inspecteur à la direction de la santé (service information), Patricia  Lichon, Directrice de cabinet du Ministre du développement des archipels  Louis Frébault, Régis Chang, Directeur de la CPS, Alain Veyret,  Directeur de l’Unité de développement IDATE et Moana Tatarata, Président  du Conseil d’Administration de la CPS.  “Un sujet fondamental qui a des  attentes particulières en Polynésie compte tenu de la dispersion du  territoire et des complications considérables qu’elle implique” comme  l’a rappelé Michel Paoletti (Président des Rencontres Numérique), en  introduction de la discussion. La question de fond étant de savoir ce  que la mise en place du système d’information à la santé – si elle a  bien lieu – va changer pour la totalité des habitants de la Polynésie.  Qu’est-ce changera également pour les médecins, infirmiers et  institutions hospitalières?  “Là où l’avion ne va pas, l’information  dématérialisée arrive”, c’est ce qu’a d’abord souligné Alain Veyret. «  Certes, il n’y a pas d’aéroports sur tous les archipels mais avec un  satellite, on peut avoir autant de point que l’on souhaite. Les bips  électroniques peuvent effectivement rendrent ce type de service. Il faut  rester très réaliste, on a beaucoup d’exemples qui montrent aujourd’hui  qu’avec une bande passante, même extrêmement faible, on sait envoyer  des messages numériques qui permettent de faire de la télé expertise, du  télédiagnostic à distance. Tant mieux si on les a mais on n’a pas non  plus BESOIN d’avoir un réseau de très haut débit, a-t-il modéré”. Le  tout est de savoir QUI reçoit l’information et la transmet pour être  capable d’établir un diagnostic efficace et permettre ainsi à tous les  Polynésiens d’accéder à la médecine de manière équitable. “Il n’y a pas  d’infirmiers partout, a remarqué Alain Veyret, ça veut donc dire qu’à un  moment donné, pour toucher le citoyen, on va effectivement être amené à  se réorganiser. Il faut trouver des gens, qui n’appartiendront pas  forcément au corps médical, capables de faire l’intermédiation entre le  médecin et le patient : d’amener un acte médical, que ce soit de la  téléconsultation, de la télé expertise, de la télésurveillance,  ou de  la téléassistance, à toute personne, où qu’elle se trouve. L’important  est que l’information arrive à bon port, au bon moment”. Il a notamment  pris pour exemple la valise satellitaire mise en place en Guyane pour  démontrer la réalité de telles méthodes.
La mécanique théorique du numérique est en place, a confirmé Tuterai  Tumahai, mais ne reste encore qu’à l’état théorique. Dans les îles, elle  n’est en pratique qu’aux hôpitaux d’Uturoa et de Taiohae. « Nous avons  essayé il y a quelques années de mettre en place des visioconférences  entre les hôpitaux périphériques et Mamao et on a quand même été très  vite confronté à des problèmes techniques, qui nous ont retardé dans la  mise en place du dispositif ».  Le dispositif en question, c’est celui  du réseau de santé informatisé polynésien (RSIP) et  plus  particulièrement du dossier médical partagé, amorcé depuis plus de 10  ans, et resté depuis à l’état embryonnaire. Louis Rolland a développé  “On est à l’aube de l’exploitation de la télé santé car le câble va  constituer une révolution d’ici quelques mois, dans nos pratiques et nos  moyens, dans nos dialogues en Polynésie et avec la métropole. Pour le  moment on butte à chaque fois sur des problèmes de données et de  transmissions”. “Il est clair aussi que lorsqu’on parle d’équipement  haut débit pour la santé en Polynésie, on se heurte à des volontés  politiques d’équiper un archipel ou une île plutôt qu’une autre en  priorité, a concédé Moana Tatarata”.  “On ne part pas de 0” a-t-il été  observé. Mais Patricia Lichon n’a pas manqué d’insister sur le fait que  le câble Honotua, porteur de tant d’espoirs pour la mise en place  effective de ce système de santé informatisé, ne va pas aller aux  Marquises ni aux Tuamotu. “D’après les informations que nous avons,  a-t-elle expliqué, il semblerait que de l’espace satellitaire va être  libéré pour permettre la connexion à haut débit entre les grands centres  hospitaliers, mais nous n’en avons pas encore la confirmation”. En tant  qu’ancien Président du Conseil d’Administration de l’OPT, Moana  Tatarata a rassuré à ce propos en assurant que l’Office des Postes avait  commandé une centaine de stations satellites portables (VSAT), de  manière à équiper un maximum d’atolls ou de zones géographiques  éloignées et permettre ainsi l’accès au haut débit à l’ensemble de la  population. “D’ici deux ans, il ne restera en Polynésie que cinq îles  qui ne disposeront d’aucun moyen de communication, a-t-il précisé”.
 Si les bases de la e-santé existent en Polynésie, trop d’éléments sont  encore en stand-by pour rendre le concept effectif. Le problème de la  culture de partage des informations a été évoqué. Les médecins ont bien  souvent du mal à échanger les contenus qu’ils génèrent sur leurs  patients, parce qu’ils n’y sont pas habitués. Un élément fondamental qui  découle sur un obstacle économique de taille : “En Polynésie, les  médecins sont une denrée rare, a constaté Régis Chang. À partir du  moment où l’on encombre leurs cabinets avec des patients pour lesquels  il faut refaire l’histoire de la maladie car l’échange d’informations ne  s’est pas fait, on perd un temps considérable et aussi de l’argent.  Pour le moment, on refait 30% des examens du fait que les dossiers  médicaux ne sont pas partagés. Avec ce dossier médical partagé, le  médecin arriverait rapidement au diagnostic, sans avoir à prendre ni de  temps, ni d’argent”. Chacun a avancé dans son coin, a regretté Armel  Merceron, venue assister au débat. Il faut arriver maintenant à mettre  en place un réseau”. En réponse à la mise en cause de l’instabilité  politique et des changements de gouvernement successifs, elle a assuré  “L’instabilité, on vit avec. J’espère qu’on en sortira, mais bien des  choses ont quand même avancé, même si les ministres ont changé. Je pense  qu’il faut aujourd’hui concrétiser cette volonté par une loi de pays  qui va peut-être permettre d’avancer et surtout d’arrêter les rivalités  qui étaient liées jusque-là aux volontés individuelles d’être  leadership”.
 La question de la confidentialité et du respect du secret médical n’a  pas encore trouvé de réponse, mais le débat a permis de faire la lumière  sur le fait que la technique permettait d’ores et déjà de mettre en  place le dossier médical informatisé. “Il ne suffit plus que de quelques  pas en avant”. Tout est maintenant question de structuration de  l’organisation sanitaire. Monsieur Sarda a d’ailleurs annoncé qu’un  groupe de travail planchait actuellement sur une réglementation pour  mettre en place le dossier informatisé. Reste à espérer qu’elle voit  bien le jour d’ici la fin du premier semestre.
