Dominique Agniel, réalisatrice du Prix du Public avec le film « Lucien Roo Kimitete, un homme de la Terre des Hommes »
« Lucien a enfin eu le film qu’il méritait », « ce film va nous permettre de faire enfin le deuil », tels étaient les réactions pour le moins évocatrices du public après avoir regardé ce documentaire intimiste, juste et touchant, réalisé par une grande amie de Lucien, Dominique Agniel.
Peux-tu nous en dire plus sur ta rencontre avec Lucien Kimitete ?
Ma famille et moi avons découvert les Marquises lors d’un tour du monde à la voile. On s’y est arrêté deux ans, entre 1995 et 1997… La rencontre avec Lucien a changé notre vie et plus particulièrement ma vision du monde. Ensemble, nous avons partagé un bout de chemin, mais aussi des convictions, des envies… C’est avec lui que nous avons créé Radio Marquises, qui existe toujours d’ailleurs : il voulait que les Marquisiens puissent se faire entendre et communiquer. Lucien était un homme tellement amical, impliqué, généreux… Une rencontre extraordinaire comme on en fait peu dans une vie.
Comment est née l’idée de faire ce film ?
J’ai déjà réalisé deux documentaires sur les Marquises, dans lesquels Lucien avait naturellement des apparitions ; et même écrit plusieurs livres. Il y a deux ans, lors d’un festival du film à Rochefort, Wallès Kotra m’a dit : « tu devrais faire un film sur Lucien ». Je n’y avais jamais pensé, peut-être que je connaissais trop bien Lucien ! Et puis j’ai vu un signe dans cette demande, comme ceux que Lucien m’avait appris à regarder. Car aux Marquises, tout est signe. Je devais donc le faire… Tout est ensuite allé très vite. J’ai commencé à visionner tous mes rushs, à compiler le travail d’archives, les miennes, celles des autres, à écrire le scénario, à demander des photos à tous ceux qui pouvaient en posséder. J’avais précieusement conservé les enregistrements sonores de Lucien : tous les vendredis, à la mairie, nous discutions et je l’enregistrais sans vraiment savoir pourquoi. Ils m’ont beaucoup servis pour le film. J’ai achevé le tournage aux Marquises en mars 2010.
Tu as choisi de le réaliser sur un ton très personnel, comme une lettre que tu écris à Lucien…
Oui, c’est ma manière de rendre aux Marquisiens et à Lucien ce qu’ils m’ont donné.
Comment ressens-tu ce Prix du Public que tu viens de recevoir ?
Je suis sur un nuage ! C’est véritablement la meilleure récompense que l’on puisse recevoir, car on fait véritablement des films pour les partager avec un public. Mais j’ai presque envie dire que ce n’est pas le film que le public a choisi mais bel et bien Lucien.