Elle arrive… Baba Yaga !
Le cĂ©lĂšbre conte russe Baba Yaga sera mis en scĂšne sur les planches du Grand ThĂ©Ăątre le samedi 29 octobre Ă 19h00. Une adaptation thĂ©Ăątrale qui tombe Ă pic pour fĂȘter HalloweenâŠ
Qui est Baba Yaga ?
Baba Yaga est une figure de la mythologie slave : elle apparaĂźt dans de nombreux contes russes et polonais. On la reprĂ©sente souvent comme une sorciĂšre vivant dans une maison sans fenĂȘtre, dans les trĂ©fonds de la forĂȘt⊠Cette maison est perchĂ©e sur des pattes de poulet, ce qui lui permet de tourner ! La clĂŽture qui entoure son logis est faite dâossements humains, et des crĂąnes lui servent dâĂ©clairage. Son portail est fermĂ© avec des mains et une bouche pleine de dents acĂ©rĂ©es sert de cadenas.
Dans les versions originales du conte, elle ne porte jamais de foulard, ce qui Ă©tait autrefois considĂ©rĂ© comme scandaleux par les paysans russes. Une des jambes de Baba Yaga est entiĂšrement en os, sans chair, et elle se dĂ©place en volant dans un mortier magique tout en sâaidant de son balai comme dâune pagaie.
Dans la plupart de ces contes, elle est reprĂ©sentĂ©e comme une vieille femme affreuse et cruelle, une ogresse qui mange des ĂȘtres humains, surtout des enfantsâŠ
Dans un des contes les plus connu des enfants russes, elle ordonne Ă des oies dâenlever un petit garçon. Baba Yaga veut le manger, mais sa sĆur arrive Ă temps et arrive Ă le sauver avec lâaide dâun pommier, un fourneau et une riviĂšre.
Plus rarement, dans dâautres rĂ©cits, Baba Yaga aide le hĂ©ros, en gĂ©nĂ©ral un jeune homme fort et beau, en lui donnant des conseils et en lui offrant son hospitalitĂ© et parfois des objets aux pouvoirs magiques.
En Russie, on menace les enfants refusant de manger dâappeler Baba Yaga en signe de rĂ©torsion : « si tu ne manges pas, elle te mangera ».
De nombreux contes sur Baba Yaga ont Ă©tĂ© traduits en français, et la littĂ©rature jeunesse, en ce domaine est dense. Ainsi, ces rĂ©cits peuvent ĂȘtre exploitĂ©s dans tous les niveaux de cycle. De plus, Baba Yaga a inspirĂ© de nombreux illustrateurs â russes ou Ă©trangers â et les dessins qui accompagnent ces contes se rĂ©vĂšlent dâune grande richesse picturale. Il est donc possible dâenvisager des pistes de travail variĂ©es autour de ce thĂšme.
LâHISTOIRE
Lâadaptation scĂ©nique est tirĂ©e de la version dâArthur Ransome et traduite par AndrĂ© Bay.
Il existe dâautres versions qui diffĂšrent soit dans le dĂ©roulement de lâhistoire, soit par lâintervention dâautres personnages que le rossignol qui vont conseiller la petite fille, comme sa tante ou mĂȘme un souriceau⊠câest le cas pour la version que ci-dessous :
Dans la maisonnette dâun village vivait une petite fille qui nâavait plus de maman. Son pĂšre, qui Ă©tait dĂ©jĂ assez vieux, se remaria. Sa nouvelle femme nâĂ©tait pas une vraie maman, câĂ©tait une marĂątre qui dĂ©testait sa belle-fille et la traitait mal.
« Comment faire pour mâen dĂ©barrasser ? » â songeait la marĂątre.
Un jour que son mari sâĂ©tait rendu au marchĂ© vendre du blĂ©, elle dit Ă sa fille :
- Va chez ma sĆur, ta gentille tante et demande-lui une aiguille et du fil pour te coudre une chemise. La jeune fille mit son joli fichu rouge et parti.
En route, elle fit un dĂ©tour chez la sĆur de sa vraie maman afin de lui demander conseil. Sa tante la reçu avec beaucoup de plaisir.
- Tante, dit la petite fille, la femme de mon papa mâa envoyĂ©e chez sa sĆur lui demander du fil et une aiguille pour me coudre une chemise. Mais dâabord, je suis venue te demander, Ă toi, un bon conseil.
- Tu as eu raison. La sĆur de la marĂątre nâest autre que Baba Yaga, la cruelle ogresse ! Mais Ă©coute-moi quand tu tây rendras voici ce que tu devras faire : il y a chez Baba Yaga un bouleau qui voudra te fouetter les yeux, pour lâen empĂȘcher attaches-y un ruban. Tu verras une grosse barriĂšre et qui voudra se refermer toute seule, mets-lui de lâhuile sur les gonds. Des chiens voudront te dĂ©vorer, jette-leur du pain. Enfin, tu verras un chat qui essaiera de te crever les yeux, donne-lui un bout de jambon.
Elle marcha longtemps avant dâarriver enfin Ă la maison de Baba Yaga, qui Ă©tait en train de tisser. Elle la salua et lui expliqua ce quâelle Ă©tait venu chercher
- Ma mĂšre mâenvoie te demander du fil et une aiguille pour quâelle me couse une chemise.
Baba Yaga lui répondit :
- Je mâen vais te chercher une aiguille bien droite et du fil bien blanc. En attendant assieds-toi Ă ma place et tisse.
La petite fille se mit au mĂ©tier, elle Ă©tait rassurĂ©e car pour lâinstant Baba Yaga avait lâair gentille, mais pas pour bien longtempsâŠ
Puisquâelle surprit Baba Yaga dire Ă sa servante :
- Chauffe le bain et lave ma niĂšce soigneusement, je veux la manger pour dĂźner.
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La petite fille Ă©tait terrifiĂ©e, elle vit la servante entrer avec des bĂ»ches, des fagots et des seaux dâeau pour remplir le chaudron. Alors elle prit sur elle pour avoir lâair le plus aimable possible et dit Ă la servante :
- Ma bonne, fends moins de bois, et pour apporter lâeau, sers-toi plutĂŽt dâune passoire. Puis elle offrit son fichu Ă cette derniĂšre.
La petite fille regardait autour dâelle de tous les cĂŽtĂ©s afin de trouver un moyen de sâĂ©chapper, car lâeau commençait Ă bouillir⊠ et Baba Yaga sâimpatientait, de la cours elle demanda :
- Tu tisses, ma niÚce, tu tisses ?
- Je tisse, ma tante, je tisse
Sans faire de bruit, la petite fille se leva, et se dirigea vers la porte⊠Elle tomba nez à nez avec le chat malfaisant de Baba Yaga, maigre, noir et effrayant !
Soudain il sortit ses griffes pour lui crever les yeux, la jeune fille lui lança lança le morceau de jambon cru, le chat Ă©tait si affamĂ© quâil prĂ©fĂ©ra manger le jambon. Elle en profita pour lui demander :
- Je tâen prie, comment puis-je Ă©chapper Ă Baba-Yaga ?
Une fois le morceau de jambon englouti, le chat lissa ses moustaches et répondit :
- Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te poursuivre en courant. Colle lâoreille contre la terre. Si tu lâentends approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours, colle encore lâoreille contre la terre, et quand tu lâentendras sur la route, jette le peigne et tu verras !
La petite fille remercia le chat, prit la serviette et le peigne et sâenfuit Ă Â toutes jambes. Mais Ă peine hors de la maison, elle vit deux chiens encore plus maigres que le chat, prĂȘt Ă la dĂ©vorer. Elle leur jeta du pain tendre et ils ne lui firent aucun mal.
Ensuite, câest la grosse barriĂšre qui grinçait, qui voulut lâenfermer pour lâempĂȘcher de sortir de lâenclos ; mais la petite lui versa toute une burette dâhuile sur les gonds et la barriĂšre sâouvrit largement pour la laisser passer.
Sur le chemin, le bouleau siffla et sâagita pour lui fouetter les yeux, mais elle le noua dâun ruban rouge par ce geste le bouleau la salua et lui montra le chemin. Elle courut, elle courut, elle courut aussi vite quâelle put.
Pendant ce temps, le chat sâĂ©tait mis Ă tisser. De la cours, Baba Yaga demanda encore une fois :
- Tu tisses, ma niĂšce ?
- Je tisse, ma vieille tante, je tisse â rĂ©pondit le chat dâune grosse voix.
Baba Yaga compris la supercherie et se prĂ©cipita dans la maison. Plus de petite fille ! Elle sauta dans un mortier et jouant du pilon, effaçant ses traces avec son balai, elle sâĂ©lança Ă travers la campagne.
La petite fille collait son oreille contre la terre : elle entendit que Baba-Yaga approchait. Alors elle jeta la serviette, qui se transforma en une large riviĂšre ! Baba Yaga fut bien obligĂ©e de sâarrĂȘter. Elle grinça des dents, roula des yeux jaunes, courut Ă sa maison, fit sortir ses trois bĆufs qui burent toute lâeau jusquâĂ la derniĂšre goutte ; Ainsi Baba Yaga repris sa recherche.
La petite fille Ă©tait loin. Elle colla lâoreille contre la terre, entendit le pilon sur la route et jeta le peigne⊠VoilĂ quâil se changea en une forĂȘt touffue ! Baba Yaga essaya dây entrer, de scier les arbres avec ses dents⊠Impossible !
La petite fille Ă©couta de nouveau mais plus rien, elle nâentendit que le vent qui soufflait entre les sapins de la forĂȘt. Pourtant elle continuait de courir trĂšs vite parce quâil commençait Ă faire nuit, pensait que son pĂšre la croirait perdue.
Le vieux paysan était revenu du marché, ne voyant pas son enfant, il demanda à sa femme :
- OĂč est la petite ?
- Qui le sait ! â rĂ©pondit la marĂątre. VoilĂ trois heures que je lâai envoyĂ©e faire une commission chez sa tante.
Enfin, la petite fille, les joues plus roses que jamais dâavoir couru, arriva chez son pĂšre. Il lui demanda oĂč elle Ă©tait passĂ©e, elle raconta toute son histoire.
Le vieil homme Ă©tait en colĂšre, il prit son fusil de chasse et tua la marĂątre.
Depuis ce temps, la petite fille et son pĂšre vivent en paix.
Equipe artistique
Mise en scÚne : Nicolas Arnould
Baba Yaga : Catherine Chanson
La jeune fille : Laurie Paranthoene
La servante de Baba Yaga : Taina Fabre
Le pÚre de la jeune fille : Pierre Muller